… il faut partir à point.
C’est marrant, la première fois que j’ai entendu cette phrase de la Fontaine, je n’ai retenu que la première partie “Rien ne sert de courir” et j’ai totalement occulté la fin.
Aussi loin que je puisse remonter dans ma mémoire, je crois ne jamais avoir connu le plaisir de courir.
J’ai toujours détesté les profs de sport, porter des jogging, les profs de sport, l’endurance, les profs de sport et la piste d’athlétisme du stade de Deauville (oui, j’ai fait tout mon secondaire dans un collège par là bas. Ça pète, hein ? Non. Bon …)
J’étais du genre à dire que j’avais un point de côté -d’ailleurs, je crois que je disais plutôt une pointe de côté car je trouvais que le nom exprimait mieux la douleur ressentie- sur le chemin entre le collège et le stade. Mais j’attendais quand même les premières minutes d’endurance pour me plaindre à cet abruti de prof au prof qui ne manquait jamais de me répondre “RESPIIIIIRE !” comme aux 30 autres élèves qui souffraient du même mal tandis que, lui, se contentait de profiter du spectacle, à l’ombre d’un arbre, sur le bord de la piste.
Enfoiré de sadique.
Plus tard, l’idée de me mettre au jogging (ou au sport tout court) m’a parfois traversé l’esprit. Mais ces moments d’absences étaient de l’ordre du centième de seconde et je revenais vite à la raison.
Ah si ! Je vous raconte des bêtises ! J’ai quand même pratiqué un sport avec une licence et tout. J’ai fait copilote de rallye pendant deux saisons. Mais bon … je transpirais plus à cause du trac qu’à cause de l’effort physique, alors ça ne compte pas trop.
Bref, c’est un peu long comme intro pour en arriver au sujet de mon article mais, je voulais insister sur l’aspect miraculeux de la chose.
Depuis le 28 décembre, je cours sans qu’aucun prof sadique ne m’y oblige.
A l’époque (j’en parle comme si ça faisait 15 ans, mouarf), j’avais deux motivations principales :
-remplacer un peu de gras par du muscle
-pouvoir accompagner Mme The Cat qui s’est également mise au running mais plus d’un an avant.
Ah … j’ai oublié de préciser une chose. On dit running, maintenant. Quand on m’a demandé la différence entre le running et le jogging, j’ai répondu “30 ans”. C’est vachement plus tendance de dire qu’on fait du running. C’est d’ailleurs tellement tendance que c’est probablement le sport le plus à la mode du moment. Je vois deux explications à cet engouement généralisé : la crise + les smartphones.
Car, même si les deux explications sont paradoxales, c’est le sport qui coûte probablement le moins cher (une fois que tu as investi dans une paire de pompes potables) et le smartphone est le meilleur coach sportif du monde, voire de l’univers.
Comme tout le monde, j’utilise une application pour mesurer et pouvoir comparer mes performances -c’est Runtastic, pour ne pas la citer- et j’utilise également mon téléphone pour écouter une playlist de mes morceaux préférés un peu pêchus.
Et tout ça fonctionne à merveille sur moi.
J’ai persisté malgré mes premières séances courues avec des vieilles baskets premier prix de chez Décat’ et, surtout, malgré ces putains de courbatures de la mort qui ont débarqué le lendemain.
20mn de course => 48h de courbatures.
Il faut dire que j’ai sollicité des muscles qui faisaient grève depuis plus de 30 ans. Les mecs n’étaient pas prêts.
A chaque nouvelle séance, j’ai pris pour objectif d’augmenter doucement soit la durée de course, soit la distance courue. Et, le truc kiffant, c’est que j’ai réussi à m’améliorer doucement parce que mes objectifs de progression étaient réalistes et raisonnables (grâce aux conseils de ma chérie).
Après une dizaine de séances, j’ai enfin découvert le truc dont tous les gens qui courent parlent : la drogue. Enfin, le shoot d’endorphines. Ces hormones que le corps te balance comme un remerciement et qui te met dans un état proche de l’Ohio.
Depuis, j’y suis accroc.
Je me suis donc acheté une vraie paire de pompes “qui courent vite” adaptées à la course en profitant des soldes.
Je cours deux fois par semaine. Mouarf. Même en l’écrivant, j’hallucine.
J’y suis même allé par -2°C et une petite bruine ou par brouillard épais.
Bref, j’aime ça.
Je me retiens de publier mes résultats et ma progression sur les réseaux sociaux parce que je suis moi-même saoulé quand les autres le font mais je voulais quand même partager avec vous cette découverte improbable sur mon moi intérieur profond de sportif amateur.
(ma dernière sortie, j’ai couru 8km à une moyenne de 8,5km/h. T’es fier de moi ou pas ?)
Rien ne sert de courir ; Il faut partir à point.
ps: je me suis aussi équipé en fringues moches qui évacuent la sueur tout en tenant chaud. C’est dingue, j’te dis …
MDr ! J’aurai pu écrire cet article ! ( enfin dans l’idée, parce que mettre des mots les uns derrières les autres c’est pas mon truc…. la preuve c’est la première fois que je laisse un commentaire )
Ca fait plaisir de lire ça… Si tu as bien suivi, la veille de ta première fois, je tentais MA première fois et tu sais quoi ? Moi aussi j’ai progressé ! J’arrive maintenant à aller du salon au toilettes sur mes béquilles sans me casser la gueule
Ca fait plaisir de lire ça… Si tu as bien suivi, la veille de ta première fois, je tentais MA première fois et tu sais quoi ? Moi aussi j’ai progressé ! J’arrive maintenant à aller du salon au toilettes sur mes béquilles sans me casser la gueule
Jolies chaussures .
Ben bien le bravo pour ce début prometteur.
Maintenant “gardez le rythme” (à la Mary Poppins).
Bon run’
Ici on dit “rien ne sert de courir, de toute façon tu seras quand même en retard”. Et rien que de lire cet article me file des courbatures. Bravo pour ton courage !!
Bravo ! Je cours depuis 7 ans environ. J’ai meme couru entre 2 grossesses rapprochees… Comme toi , je n’aimais pas ça mais maintenant, je ne pourrai plus m’en passer ! Et en soldes, je n’ai acheté que des fringues de running !!!!!
Fière, et excellent choix les Mizuno Bravo !
Houla! Attention tu va finir par faire du sport!
Excellent! j’ai bien ri!
Je me suis surtout retrouvée dans la partie “rien ne sert de courir” et puis le running/ jogging (je n’arrive pas à m’y faire – coup de vieux)
Perso, je n’ai jamais réussi à dépasser le stade “p***** je vais mourir” pour passer à celui de “encore” donc, j’ai décidé avec moi-même d’arrêter d’essayer
Mais je suis admirative – Bravo!
Vu que j’ai l’objectif de m’y mettre avec le meme passif que toi… Y’a de l’espoir !
Eh bien chapeau! Parce que moi le sport c’est comme dans la chanson de l’Affaire Louis Trio (c’est là qu’on voit que je n’ai plus vingt ans) “non non tout mais pas ça”