Déjà le cinquième tome des aventures de Martin et sa petite famille ! C’est fou, hein ? Même moi, alors que je bosse dessus depuis des mois et des mois, j’ai du mal à réaliser !

Dans ce nouveau Martin, je suis parti d’une question :

Comment répondre le plus simplement possible à un enfant de maternelle qui se demande pourquoi des différences physiques (couleur de peau, forme des yeux, cheveux lisses ou frisés… ) existent selon les gens ? 

Comme d’habitude, pour toute écriture d’une nouvelle histoire, je passe par plusieurs étapes : idées en vrac sans limitation, vérifications auprès de professionnels de la petite enfance si certains axes sont crédibles ou non (j’ai la chance d’avoir plein de profs des écoles parmi mes followers sur Twitter, ça aide bien) et écriture de la première mouture qui sera ensuite travaillée, re-travaillée et re-re-travaillée….

Pour évoquer la naissance de Mamie rêve dans un précédent article de blog, j’avais emprunté le champ lexical du jardinage car il me semblait être celui qui retranscrivait le mieux mon travail sur cet album.

Pour ce tome de Martin, je vais plutôt emprunter celui de la sculpture sur bois.

Avec cette histoire, je me suis vite rendu compte que j’avais un peu la trouille…

J’avais devant moi ce bloc brut.

Très, très brut.

J’avais les outils plutôt affûtés et même les conseils de quelques professionnels.

Mais, malgré tout, j’avais très peur de commencer et de tailler dans le bloc en donnant LE mauvais coup de ciseau à bois qui gâcherait le rendu final souhaité.

J’ai passé des jours et des jours à mesurer les mots, à vérifier si les morceaux pouvaient s’assembler harmonieusement, à poncer pour adoucir le grain et pour que personne ne puisse être blessé par une aspérité .

J’ai d’abord sculpté une forme un peu trop brute pour le public visé.

Alors, j’ai retravaillé pour éliminer des angles, j’ai coupé des blocs, recyclé des morceaux, assemblé des bouts… et je l’ai re-proposée à mon marchand d’art préféré.

Mais il manquait encore quelque chose.

Nous n’étions pas vraiment satisfaits du résultat sans réellement parvenir à définir dans quel sens il fallait reprendre la création.

A ce stade, j’ai vraiment ressenti cette sensation de cerveau en ébullition comme jamais. Cette impression de l’avoir mis dans une presse et d’en attendre qu’il me livre enfin la bonne façon de faire.

Et puis, un jour, j’ai repensé à ces échanges avec les profs des écoles que j’avais questionnés et j’ai laissé mes mains tailler dans le bloc frénétiquement, polir, poncer, ajouter de la cire et quelques teintes variées.

Et la couleur des mains s’est enfin révélée.

Oui, il y a des différences physiques visibles entre les humains.

Ces différences ne rendent ni meilleurs ni plus mauvais. Elles nous distinguent.

Et quand, comme Martin, grâce au travail pédagogique du maitre, on a la chance de pouvoir situer nos origines sur plusieurs cartes, on est plutôt vachement fier.

Mais ça, vous le découvrirez en lisant l’album.

Je suis sûr que ces quelques extraits vous ont permis de comprendre où nous avons voulu aller. Parler de diversité avec cette bienveillance, ces petites touches d’humour et la fraicheur qui caractérisent la série. De toute façon, rien qu’avec la couv ‘ géniale dessinée par Carine, vous aviez forcément déjà une petite idée.

Tous les Martin me sont très chers mais celui-ci, pour tout ce que je viens de vous raconter, me l’est encore plus que les autres.

J’espère très sincèrement que vous aurez plaisir à le découvrir et à le faire vivre dans votre foyer, autour de vous et même au-delà.

 

Martin et la couleur des mains, éditions Hachette Enfants

Illustrations : Carine Hinder

Texte : Till the Cat

Sortie le 14 avril 2021

A partir de 3 ans

6,99€

 

 

 

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