J’étais en train de préparer un texte sur mes souvenirs d’enfance quand j’ai jugé que deux anecdotes très importantes (pour moi, du moins) méritaient à elles seules que je leur consacre un petit article ici.
Quand j’étais petit, j’adorais me déguiser en cow-boy.
Jusqu’ici, rien de très original.
Mais ces déguisements sont à l’origine de deux anecdotes qui resteront gravées dans ma mémoire pour un moment.
La première concerne les quelques poules que mon père élevait.
Un dimanche d’été, déguisé en mini Clint Eastwood, je m’étais rendu dans le poulailler de mon père pour jouer les justiciers, armé de mon Colt en plastoc et d’un bâton. J’avais eu l’idée saugrenue de simplement faire un peu peur aux poulettes. Le problème, c’est que ma blague ne fût pas du tout du goût du coq qui s’est alors empressé de venir défendre ses belles en m’attaquant. Il fît à cet instant la dernière erreur stratégique de sa vie. Les cris de trouille que j’ai poussé ont immédiatement alerté mon père et l’ont conduit à finir, le soir même, dans une version cuisinée au vin. (le coq, hein. Pas mon père.)
La deuxième anecdote concerne des faits de délinquance juvénile aggravée.
Pris par la fascination du spectacle offert par un ancien garage en pleine démolition dans mon quartier, deux copains déguisés en cow-boy et moi-même avons eu l’idée saugrenue d’aller démolir, nous aussi, quelques carreaux d’une villa à l’abandon.
Sauf que … grosse erreur de jugement, la villa n’était pas du tout à l’abandon mais tout simplement inoccupée une partie du temps car utilisée comme résidence secondaire par un couple de parisiens. Mais ça, nous ne l’avons appris que quand la propriétaire des lieux est arrivée en voiture, nous surprenant en train de jeter des graviers sur les vitres de la porte d’entrée et provoquant ainsi le plus mythique des sprints de cow-boys miniatures. Une heure plus tard, le brigadier chef de la gendarmerie locale débarquait chez moi, accompagné d’un collègue, bien décidés à me confronter à une preuve irréfutable de ma culpabilité. « Est-ce que tu reconnais ceci ? » me demanda le brigadier-chef avec la grosse voix de celui qui vient de prendre en flag l’ennemi public numéro 1bis. Il me tendait des menottes en plastique. En effet, le mauvais cow-boy que j’étais avait perdu un accessoire dans sa fuite et le gendarme tenait ici une pièce à conviction irréfutable. Bon, loin de moi l’idée de minimiser ses talents d’enquêteur mais il faut quand même préciser que mon sprint pour fuir les lieux du crime avait été visuellement suivi de A à Z par la propriétaire qui m’avait ainsi parfaitement vu rentrer chez moi, à 200m à peine.
Une engueulade mémorable, des excuses et beaucoup de honte plus tard, le goût de refaire des virées en costume de cow-boy dans les rues de ma ville m’était curieusement passé.
Voilà. Vous en savez maintenant un peu plus sur mon enfance de cowboy.
Est-on certains que des menottes pour un cow-boy c’est réaliste d’un point de vue historique?
Nân mais juste je me demande?