Il y a des jours où je me demande ce que serait ma vie si je n’étais pas devenu père.
Aurais-je eu plus de temps pour moi ? Consacrerais-je plus de temps aux autres ? Aimerais-je passionnément les phrases interrogatives au conditionnel et à la première personne du singulier ?
Probablement.
Certains « grands » font le choix de ne pas avoir d’enfant. D’autres « grands » savaient déjà quand ils étaient « petits » qu’ils seraient parents à leur tour. Je fais partie de cette deuxième catégorie.
Je me souviens parfaitement du discours que je tenais à ma famille, vers 6-7 ans, en évoquant mon avenir avec mes amoureuses de l’époque. Des jumelles (mon côté gourmand, déjà). Je disais que l’une serait ma femme et que, l’autre, serait ma femme de ménage.
Classe. Je sais. J’étais môme, hein. Je voulais aussi devenir boulanger pour manger plein de pains au chocolat (des chocolatines. Je traduis, pour les gens bizarres). Mon côté gourmand, bis. Mais les rôles changeaient selon les affinités. Celle à qui je réservais un avenir de femme de ménage prenais souvent la place de l’autre, ma future femme. Bref, vous avez compris mon problème, je ne pouvais pas choisir. Par contre, j’avais cette certitude d’être un père en devenir. J’aurais au moins trois enfants, ou quatre tiens. Ou deux, je ne savais pas trop. En tout cas, pas juste un.
Et puis, étant le sixième de la fratrie, j’ai connu la joie d’être tonton à l’âge de 7 ans.
Pour mes premiers neveux et nièces, j’étais une sorte de grand frère plus qu’un tonton. (en écrivant tout ça, je sais que certains vont penser à plein de vannes sur les mœurs étranges. Je ferais pareil à votre place). Du coup, j’ai vite ressenti ce truc du « modèle » auquel on s’identifie et, parallèlement, j’ai aussi acquis une certaine expérience dans le change de couches, les biberons, les soins divers et variés qu’on assure quand on est père.
Et j’ai aimé.
Tout cela a contribué à forger le père que j’allais devenir, avant même la naissance de mes Miniatures. Et puis il a eu Mme The Cat et, très très rapidement, l’évidence qu’elle était celle qui achèverait le processus en cours.
La suite, vous la connaissez. Deux Miniatures incroyables. De l’amour à revendre. Des émotions à n’en plus finir. Des peurs. Des responsabilités. Des angoisses. Des petits bonheurs quotidiens. Des crises. Des rires. Du bordel, beaucoup. De la fatigue. Des questionnements. Des responsabilités. Tellement de choses …
Alors, quand il m’arrive de me demander quelle serait ma vie si je n’étais pas devenu père, j’ai l’impression d’être un dindon à qui on demanderait de résoudre une équation à trois inconnues.
Il est évident que répondre m’est impossible.
A moins d’en faire un article de blog et de choisir de le conclure en usant d’une métaphore à plumes improbable.
Mais ce n’est pas mon genre.
Moi j’ai toujours voulut devenir grand-père… du coup il faut bine commencer par être père. Ou alors j’ai raté un truc?
Je crois que ça doit être assez cool d’être grand-père. Tu as raison
Moi à 6-7 ans je voulais être coiffée comme Desireless…
Ton post m’a fait penser à mon papa qui est devenu tonton à l’age de 2 mois… (dernier né d’une famille de 5 dont 2 nés avant la guerre de 39-45, 2 juste après et le dernier (mon papa) né 10 ans après le 4eme).
Et franchement quand je vois mon père avec ses neveux & nièces (qui vont de 58 ans en octobre à 20 ans l’année prochaine) avec moi ou avec son ptit fils jme dis que j’ai le meilleur papa du monde (sauf ton respect).