Avant-hier, au cours de mes pérégrinations sur le web avec mon surf (oui, pour surfer sur le web il faut le matériel adéquat), je suis tombé sans me faire mal sur un blog fabuleux qui a suscité chez moi plusieurs éclats de rire délicieux.

J’ai aussitôt décidé de contacter son propriétaire via Twitter pour lui demander s’il acceptait de répondre à une petite interview afin que je fasse … que vous fassiez … bref que nous fassions plus ample connaissance avec lui.

Le blog s’intitule Breaking Dad. Ça commence bien, non ?

L’auteur s’intitule Fred.

C’est un papa blogueur dessinateur qui dépote.

Je n’en dis pas plus, passons à l’interview.

Note aux lecteurs : Cliquez sur les images pour les voir dans la bonne taille 

Combien de mômes (reconnus) à ton actif ?

1.Mais ça dépend des jours. Parfois on jurerait qu’il est 4 ou 5…

Pourquoi ce chiffre ?

Avec ma femme on a été les premiers surpris le jour de l’accouchement.

Il y avait 8 bébés, un ballon et un petit chat. Après concertation, on a décidé de n’en garder qu’un (celui qui nous semblait le plus beau), de jeter le ballon et d’adopter le petit chat parce qu’on est pas des monstres.

On a fait ce choix, probablement parce qu’étant enfant unique tous les deux, nous nous sommes sentis plus à l’aise d’en élever qu’un seul. En tout cas, en proie à faire moins d’erreur, d’être en terrain connu. Même si ça reste une expérience totalement nouvelle, on a le sentiment de connaitre les repères pour un seul enfant.

Enfin je crois…

Oui ? Non ? oui ?

Le titre de ton site/blog, c’est en référence à la série Game of Thrones ou La petite maison dans la prairie ?

Whaaou… On ne peut rien te cacher… Rassures moi, tu ne travailles pas à la DST ?

Bien évidemment je suis un fan de série TV. Pour l’anecdote, quand on est rentré de la maternité, nous n’avons pas réussi à dormir à cause du baby phone qui produisait des bruits incroyables. A chaque fois on avait l’impression que notre fils s’étouffait ou bien qu’il post-synchronisait le reboot d’Emiliy Rose.

Ma femme était très affaiblie et avait besoin de repos. J’ai donc amené le couffin dans le salon et tout en veillant sur le sommeil de mon fils, pour ne pas dormir,  j’ai regardé des séries. Ma femme était rassurée et moi j’ai récupéré tout mon retard. The office US, Mad Med…

Un soir pendant cette période, à 3 heures du mat, j’étais en caleçon et t-shirt, lunette sur le nez,  la poudre de lait et les verres des biberons alignés sur le plan de travail de la cuisine, je me suis senti comme dans le labo de Breaking Bad. Cette idée m’a fait sourire et j’avais envie de la partager. J’ai songé à en faire un dessin. L’idée a prit une autre forme. J’avais toujours un peu fait de la BD et jamais je n’avais pensé au blog. Là, je tenais un sujet inépuisable, et surtout je pouvais faire la surprise à ma femme qui m’avait toujours encouragé pour que je produise des planches de BD.

 Pourquoi dessines-tu bien ?

Je suis né comme ça. Je n’y peux rien. Je suis doué. Il ne faut pas croire, au quotidien cela n’est pas toujours facile à vivre. Personne ne veut jouer avec moi au Pictionnary. Je mets deux heures à faire un constat, je tiens à représenter la scène de l’accident sans défaut de perspective ou de proportion.  …. hum… Oui bon…. Une chose est sûre, le dessin s’est imposé à moi très vite. Mes grands parents ont fait les beaux arts et j’ai toujours vu mon père dessiner ou peindre à la maison. C’était donc quelque chose qui était naturel pour moi comme de jouer aux Lego. A l’école, le dessin était la seule matière ou j’avais la  moyenne qui dépassait les 15. Par la suite, j’ai fais des études dans cette voie, en art appliqué et un BTS communication.

Mais tout cela ne veut pas dire que je dessine bien. Ce parcours m’a montré aussi qu’ils y avaient des tas de personnes capables de manier le crayon. Encore aujourd’hui, je suis en doute quand à mon style. Je pense que j’ai encore beaucoup de travail pour arriver à un dessin comme je le souhaiterais. Quand je vois la profusion de styles et de blogs, je me sens pas toujours à ma place. Il y a des gens vraiment très très doués qui ont déjà un ton et une patte très forte. (GrumeauLand par exemple pour n’en citer qu’un) Il est loin le temps ou  l’on pouvait voir les formes de Tintin, Astérix, Lucky Luke, se dessiner au fil des albums. Aujourd’hui certain blog sont déjà extrêmement professionnels et aboutis.

Il faut beaucoup de rigueur, de patience, et de travail donc. Je reconnais que j’ai parfois du mal à m’y plier. Cependant ce côté artisanal, cette part d’inconnue m’intéresse énormément. D’ailleurs mon dernier post est en aquarelle. Mais qui sait… dans quelques temps peut-être que cela va changer. C’est aussi tout l’intérêt du blog. J’aime cette idée que rien ne soit figé.

 Avec quoi dessines-tu ? (Nan, réponds pas à celle là, ça va être chiant. Enfin, c’est comme tu veux.)

Non, c’est toi d’abord le chiant.

Un crayon et un feutre.

C’est peut-être la réponse la plus concise et donc la plus intéressante de cette interview.

 Qu’est-ce qui a changé depuis que tu es papa ? (c’est la question bateau. Tu dois y répondre en citant des choses en rapport avec la mer ou la navigation)

Je n’y connais pas grand chose en navigation mais pour évoquer ce que la paternité a changé dans ma vie, je citerais l’assistant du capitaine Edward John Smith : “Iceberg ! Icebeeeerg !”

 Pourquoi aimerais-tu être célèbre ?

Parce que je rêve de rencontrer Tal ! (Toi tu dois répondre “non mais graaaveee moi aussiiiiiiii hiiiiiiiiiiiii !!”.

Plus sérieusement, je veux juste ne pas faire les choses pour rien. Quand on aime cuisiner des plats c’est rarement pour les manger seul. Et puis je suis un peu old school, j’aimerais avoir une trace de tout ça. Alors je cherche une maison d’édition ou un magazine qui voudrait bien de mes strips. (Non, pas Play-boy, je te vois venir avec des pantoufles grosse comme çà) Bien sur, si cela rencontre une forme de succès, j’en serais très fier mais ce n’est pas ma motivation principale. L’idée c’est de réussir à garder le cap jusqu’à l’adolescence de Gab. Comme un travail de mémoire. Mettre en scène ses répliques, mes gaffes, ses réflexions, toutes ces petites choses où ont se dit “j’aurais dû les noter”.

 La BD, c’est un peu un sous-genre culturel pour les ceusses qui peuvent pas avoir un vrai métier, non ?

Tu dois confondre avec les blogueurs pères au foyer.

 Quel est ton plus beau souvenir en tant que Papa ? (là, c’est la question bateau aussi mais à tendance Anne Geddes période “bébés dans des légumes”. Tu dois donc y répondre comme tu le sens)

Je ne suis pas mélancolique. Mon fils n’a que 3 ans. Pour moi, les souvenirs sont une forme de regret du présent. Pour le moment je suis résolument tourné vers l’avenir . Je suis heureux de le voir grandir, apprendre des choses, lui transmettre un savoir. Probablement le jour ou ses pieds sentiront la veille croûte de Rouy  et que sa peau fera des grumeaux, là d’accord, je pense que je pourrais te donner mes plus beaux souvenirs. Pour l’instant, avec ma femme, on vit le présent à fond pour bien préparer sont futur qu’il parte sur de bonne base pour être heureux. Et c’est un vrai boulot au quotidien.

 

As-tu des animaux de compagnie (et plus particulièrement des chats) ?

Oui j’ai un chat. Mamba. D’ailleurs j’ai une question à partir de quel âge peut-on estimer qu’un bébé devient plus intéressant qu’un chat ?

Quelles sont tes influences artistiques ? (c’est la question sérieuse. Fais toi plaisir mon ami)

Je suis fan de Mafalda, Pico bogues, Bébé blues… J’aime beaucoup le travail de la ligne. Le trait simple (Calvin et Hobbes, le Chat, Mafalda) associé à une chute qui n’appelle pas toujours au fou rire mais au trait d’esprit.

Dans un autre genre, j’ai aussi adoré le retour à la terre de Larcenet. Pour le coup c’était le blog BD avant l’heure.

Je suis très curieux des concepts simples et déclinables à la télé ou webséries qui sont ni plus ni moins que des strips en live. Pour moi “Caméra café” c’était une idée de génie. Par la suite Kamelott m’a montré l’importance de l’écriture et du rythme.

Je suis un grand admiratif de Ricky Gervais (Extras, The office, Dereck), il écrit, il réalise, il joue. Il peut faire rire aussi fort qu’il peut faire pleurer par un sens de la formule et de la mise en scène très humaine, il y a du Chaplin Moderne en lui.

Je voue un culte à Harpo Marx et Buster Keaton dont je conseille leur autobiographie.

Je pleure de rire devant les répliques de American Dad.

Un coin de ma tête ne quitte jamais Desproges, François Rollin. Leur univers et leur sens du verbe me fascinent. Et il y en a encore des tonnes comme Woody Allen, Louis C K…

Je ne sais pas si toutes ces choses m’influencent directement puisque ma source d’inspiration reste ma vie de famille.

En tout cas, ce sont d’excellents professeurs pour apprendre à construire, gérer et faire évoluer une histoire, développer une idée.

Un dernier mot pour nos auditeurs ?

Si vous le permettez, je le laisse à mon fils  :

“Prout de Lunette.”

Voila.

***

Merci pour tes réponses et ta bonne humeur, Fred. Je suis très heureux d’avoir fait ta découverte (même si c’est tardivement) et je te souhaite une belle et longue route.

Vous pouvez suivre les aventures de ce Breaking Dad sur son blog

Sur sa page Facebook et sur son compte Twitter

(clique donc sur les liens en couleur)

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