On me demande souvent « alors ? Vous faites quand le troisième ? ».
Dans ces moments là, deux choix s’offrent à moi. Soit je réponds sans rentrer dans les détails « ouhla, ce n’est pas prévu au programme », un peu comme on répond un automatique « très bien, et vous ? » à la question “comment ça va ?”. Soit, beaucoup plus rarement, je décide de dévoiler un peu de notre intimité et accessoirement de plomber l’ambiance en répondant « Si vous saviez comment s’est déroulée la naissance de N°2, vous n’oseriez pas poser la question ».
Je pense n’avoir jamais évoqué sur le blog la naissance de Miniature N°2. En y réfléchissant, j’y vois plusieurs explications.
Primo, bien qu’un blog soit une sorte de grand journal intime exhibé aux yeux du monde, il reste au fond de la plupart des blogueurs une petite part de pudeur qui fait que certaines choses ne sont jamais évoquées.
Deuxio, j’ai déjà raconté cet épisode marquant de ma vie ailleurs sur le web … très peu de temps après l’avoir vécu. J’avais eu besoin de décharger une part de mes émotions en couchant sur le clavier ce que j’avais vécu. Ça m’avait fait du bien. Ce témoignage est d’ailleurs encore en ligne, sur un forum, noyé sous des centaines d’autres messages.
Tertio, et ce point là me pose encore un peu problème, je voulais épargner l’une de mes plus fidèles lectrices. Une lectrice qui, je le sais, n’arriverait pas à lire ces lignes sans avoir le cœur serré et sans pouvoir retenir ses larmes. Cette lectrice, c’est ma chérie, Mme The Cat herself.
Plus de quatre ans sont aujourd’hui passés.
Je me dis que ce récit peut être utile. A moi, pour continuer d’évacuer les quelques traces du traumatisme. A Mme the Cat, pour les mêmes raisons. A éventuellement quelques parents qui passeraient par là en cherchant sur google des témoignages. Aux habitués du blog, pour en savoir un peu plus sur qui je suis.
Bref … que cela serve ou non, j’ai de toute façon envie de le faire, alors je me lance.
Cette journée commença assez tôt. Vers 3 heures du matin, les premières contractions fortes se firent ressentir. Après quelques heures à chronométrer les minutes entre chaque contraction, après avoir aussi vérifié qu’elles ne passaient pas sous l’effet d’un bain chaud, nous décidons de prendre le chemin de la maternité. Sur place, je vous passe les détails de l’accueil, du monitoring et des divers papiers à remplir. Madame the Cat et moi attendons sagement dans la salle de consultation avant d’être envoyés quelques heures plus tard en salle de naissance. Tout se passe bien. Nous savons que la journée devrait être longue et qu’il faudrait être patient avant de faire connaissance avec notre deuxième Miniature.
Tiens, la sage femme qui prend le relais est celle qui nous avait prodigué les cours de préparation à la naissance 2 ans plus tôt, quand Miniature N°1 était encore bien au chaud dans le ventre de sa maman. Nous sommes contents de tomber sur elle car nous l’avions bien aimé. Elle nous reconnait et nous dit « c’est drôle ! A croire qu’il fallait que ce soit moi” (elle ne croyait pas si bien dire). Elle est super sympa, nous rassure en nous disant que, d’après elle, il y a toutes les chances pour que la miss arrive par voie basse (contrairement à Miniature N°1 qui est née par césarienne). Mme the Cat me dit qu’elle est contente qu’on puisse vivre l’instant de la rencontre avec le bébé, ensemble, cette fois ci. Moi aussi, je suis heureux même si je suis quand même un peu stressé par cette « nouveauté ».
Jusqu’ici, tout va bien …
13h, la péridurale fait ressentir ses premiers effets. C’est un vrai soulagement de constater que ma chérie ne souffre quasiment plus. Nous prenons notre mal en patience car, malgré des contractions de plus en plus fortes et fréquentes, le col semble prendre son temps pour évoluer.
18h, notre sage femme préférée nous annonce qu’à présent les choses devraient s’accélérer. Elle ajoute que Miniature devrait même arriver avant qu’elle ne termine son service à 19h30.
19h, premières poussées …
Ma chérie bosse comme une pro. Je suis impressionné par son courage et par cette force qui fait qu’elle ne pense même pas à la douleur. Les poussées sont super efficaces et la sage femme est contente.
19h15, la tête de Miniature N°2 apparaît.
Le personnel médical me propose de venir voir mais je préfère rester de mon côté. Près de la tête de ma femme … Tout le monde l’encourage à puiser dans ses dernières forces pour les ultimes poussées …. elle le fait avec une force immense, je suis halluciné et admiratif.
Mais Mme the Cat sent que quelque chose ne se passe pas comme prévu.
Au même moment, notre sage femme commence à demander à ses collègues d’aller prévenir le gyneco … tout le monde s’agite et parle en des termes qui m’échappent.
Jusqu’ici, tout allait bien …
Je vois du sang qui gicle sur les sage femmes, je vois ma femme qui se rend compte que Miniature N°2 ne peut pas sortir, je vois des gens courir partout dans la salle d’accouchement …
A cet instant, je préfère m’asseoir car les émotions commencent à m’étourdir un peu.
Une sage femme est quasiment à genoux sur le ventre de ma femme, ça saigne, elle souffre terriblement … et d’un coup, un bébé est posé sur son ventre.
Je suis dans une sorte de brouillard visuel et auditif mais je tente de rassurer ma chérie en lui disant quelques mots « elle est belle ! …. » Mme the Cat, elle, sait d’instinct, encore une fois, que rien ne va …
Miniature N°2 est bleue, ne respire pas …
C’est à nouveau la panique dans la salle de naissance … tout le monde s’affaire autour de ma fille maintenant …
A cet instant, je réalise aussi que quelque chose de grave se passe … et s’en est trop pour moi … mon corps se met sur Off et, paradoxalement, s’endort pour échapper au cauchemar.
Je me réveille quelques temps plus tard grâce aux gifles du gynéco et au fameux brumisateur d’eau. J’entends ma femme pleurer et on m’accompagne hors de la salle pour m’installer par terre dans le couloir.
Là, depuis ce putain de couloir, je vois que tout le monde continue à s’agiter … une pédiatre rentre en courant dans la salle de naissance, des sages femmes entrent et sortent … De là où je suis, j’entends qu’il faut préparer ma femme pour le bloc … On prend quand même le temps de m’expliquer qu’ils craignent que la cicatrice de l’ancienne césarienne ait pété et qu’il faut voir ça au bloc car ma femme perd beaucoup de sang. Peu de temps après, on vient m’expliquer que Miniature N°2 doit être transportée en néonat au CHU pour quelques jours. Je comprends qu’elle aurait inhalé du liquide et que ça poserait de graves soucis … J’aperçois ma femme, en larmes, allongée sur la table d’accouchement, sortir de cette salle poussée par les infirmières direction le bloc … je suis choqué … je ne sais plus quoi penser … je suis triste …
Finalement, plusieurs minutes après, on vient me chercher.
La pédiatre m’explique qu’elle voulait intuber Miniature N°2 car la puce était en détresse respiratoire lourde mais qu’elle n’y parvenait pas. Finalement, elle s’était battue toute seule et une aspiration du liquide dans ses poumons plus une bonne dose d’énergie de ma fille avait permis de retrouver une respiration normale … elle peut donc rester à la clinique mais en néonat pour observation cette nuit.
J’accompagne ma fille en néonat. Je suis autorisé à rester. J’aurais même la possibilité de faire avec elle une séance de peau à peau. Instant magique et réconfortant que j’avais déjà vécu à la naissance de Miniature N°1.
2h plus tard, on remonte ma femme du bloc … finalement, tout va bien.
Enfin … finalement, tout ne va pas si bien …
Le lendemain soir, notre sage femme passe nous rendre visite. On veut savoir comment, de son point de vue, elle a vécu cet accouchement et surtout, ce qui s’est réellement passé.
Elle nous dit d’emblée que nous avons eu beaucoup de chance …
Elle nous explique que ce qui est arrivé est très rare. Ce truc s’appelle une Dystocie des épaules. Elle ajoute que nous avions 1 « chance » sur 1000 pour que cela arrive. La tête de Miniature N°2 était sortie jusqu’au niveau du menton mais ses épaules étaient bloquées au dessus du bassin. La sage femme ajoute que ce genre de situation s’apprend dans les livres de sages femmes mais qu’elle n’y avait, jusqu’ici, jamais été confrontée. Elle nous dit aussi qu’on a eu la chance que ce soit elle qui soit là car elle est plutôt d’un petit gabarit. En effet, la technique à adopter consiste à passer sa main entre la tête du bébé et le bassin afin de la positionner derrière le bébé … c’est ainsi qu’elle a rentré tout son avant bras et a réussi à sortir Miniature N°2.
Elle dit qu’elle n’avait que 3 minutes pour agir. Pas plus …
Elle continue en nous disant que les risques de mortalité pour le bébé et la mère sont élevés.
Elle nous dit que d’autres s’en sortent beaucoup moins bien que nous et que c’est assez miraculeux.
Les séquelles pour le bébé peuvent être lourdes mais notre fille se porte bien … miraculeusement … « pas même eu besoin de lui casser les clavicules » …
A ce moment précis, nous avons pris pleinement conscience de ce à quoi nous avions échappé … de la chance d’être tombé sur cette sage femme aussi.
J’ai passé deux jours à pleurer sur le chemin entre la maternité et la maison. Pour évacuer. Je n’osais imaginer comment j’aurais trouvé la force de vivre en ayant perdu femme et enfant. Comment il m’aurait fallu surmonter tout ça pour gérer Miniature N°1 …
C’est la rencontre entre les deux sœurs qui a mis fin à ce flot de larmes.
Après, je me suis senti très impuissant pour aider ma chérie à soigner sa douleur psychologique. Il ne fallait d’ailleurs pas compter sur la maternité pour nous filer un coup de main. Nous avons été renvoyés chez nous, comme pour un accouchement classique, très rapidement.
Plus de 4 ans après, nous sommes restés très marqués.
Alors quand on nous demande « C’est pour quand le troisième ? », on replonge dans nos souvenirs. Dans ce sentiment de ne pas avoir vécu un accouchement idéal. Dans cette peur rétrospective d’être passé si près de la catastrophe … dans une sorte de frustration aussi.
Mais, jusqu’ici, ça va mieux …
Entre deux mouchoirs, je me dis que vous avez du beaucoup souffrir et que vous avez eu beaucoup de courage !!
Tu m’as énormément touchée et on sent très bien toute la détresse que tu as pu avoir ainsi que celle de ta chère et tendre !!
Je vous souhaite un bon rétablissement car je ne sais pas si un jour on cicatrise réellement de ce genre d’aventure !
Ohlala, en effet, cela doit marquer à vie…
En une fraction de secondes, la vie peut basculer.
Tout le monde va bien aujourd’hui, c’est l’essentiel, même si ça n’efface en rien ce que vous vaez vécu et que vous garderez en tête toute votre vie.
bouh j’en ai eu les larmes aux yeux, je ne sais pas quoi vous dire d’autre… Mais promis je ne poserai pas la question…
Ouah quel récit j’en ai eue les larmes aux yeux. Et bien Mme The Cat ainsi que miniature n°2 ont eues beaucoup de chance. Et toi, tu as eu beaucoup de courage d’affronter tout ça.
Bisous
Ouch! je passais justement lire Till pour me remonter le moral cet aprem. Punaise, ça fait froid dans le dos de lire votre accouchement…
Je ne sais pas quoi dire, c’est bouleversant…………Vous avez eu beaucoup de chance en effet……
Pour la plupart des gens, un accouchement n’est qu’une procédure et l’on oublie que parfois, tout ne se passe pas comme dans les livres… Bien sûr, c’est un sujet tabou, comme beaucoup de choses qui touchent à la maternité. Alors merci – et bravo! – d’avoir eu le courage de partager cette expérience…
Purée quel récit j’en ai la chair de poule… La dystocie des épaules c’était un peu ma hantise (merci l’hosto de m’avoir paniquée avec ça) car mon troisième était gros. Je m’étais pas mal renseignée à ce sujet et j’imagine que ça a du être musclé, dans tous les sens du terme… #hug#
quel recit, j’en ai des larmes aux yeux, bravo pour votre force !!!
Dans ces moments là, le courage seul ne suffit pas, et vous avez eu beaucoup de chance. Je comprends à quel point une simple question, posée il faut le reconnaitre facilement et sur le meme ton qu’un “comment ça va” peut rouvrir des blessures.
N’aillant vécu que des grossesses très difficiles avec prémas, je comprends chaque étape de votre parcours et je souhaite te dire que je te trouve très courageux d’en avoir parlé (enfin écrit). Quelquefois même écrire est difficile puisqu’il faut pour cela replonger dans les faits et tu l’a fait avec brio. Un grand BRAVO à Mme, miniature n°2 et toi d’avoir surmonter haut la main cette dure épreuve !!!
je comprends que la réponse à la question du petit troiz soit problématique… on s’imagine rarement la portée de certaines phrases toutes banales….
… bon sang, je suis sans voix…
Je me rappelle que tu m’avais parlé d’un accouchement très difficile, ayant risqué la vie de ta puce et de ta chérie, mais ce récit est simplement bouleversant… et fait relativiser bon nombre de choses…
Merci d’avoir partagé ça avec nous…
Wahhh….moi c’est même pas les larmes aux yeux, je dégouline carrément. Récit pour le moins poignant ! J’ai imaginé la scène à la fois du point de vue de la maman, souffrant, en détresse, détachée de sa nouvelle petite miniature qu’on lui a arrachée…Et du point de vue du papa, totalement impuissant…Terrible….J’imagine le traumatisme que cela peut faire, psychologiquement, pour tous les deux…
Heureusement, “tout est bien qui fini bien” !!
Ah ouais, quand même…
Je comprends que vous restiez marqués par cet accouchement.
Comme les personnes précédentes (y compris, j’en suis sûre, celles qui ne commentent pas), j’ai été saisi d’effroi à la lecture de ce récit. Une pause et un paquet de kleenex plus tard, je suppose que vous faîtes partie des “chanceux” pour qui les événements se sont terminés positivement, même si l’on lit une déchirure qui peine à se refermer.
Je commente rarement mais je ne peux m’empêcher de vous mettre un petit mot d’amitié à la lecture de ce post. Au-delà de la malchance du problème médical rarissime, je pense que vous avez eu la chance de tomber sur une sage-femme qui a pu expliquer, mettre des mots sur ce qui s’était passé ; c’est visiblement la seule personne qui a pris la peine de le faire. Un traumatisme de ce genre ne se résout certainement pas tout seul, même avec le temps, et en parler (ici ou à votre entourage, ou à un professionnel) vous aiderait sûrement tous les deux…
Ton témoignage est poignant, il m’a pris aux tripes comme si j’y avais moi-même assisté!
Heureusement la vie a été la plus forte et c’est le plus important à retenir (mais je comprends que l’hypothèse d’en avoir un 3e soit difficile).
Quel récit troublant et touchant !
Difficile de trouver les mots et pourtant je ne me voyais pas cette fois ci te lire, sans “te commenter” …
Je crois juste qu’on oublie jamais on apprend juste à vivre avec… malgré le happy end comment oublier un évènement qui touche notre coeur et notre sang…Effectivement se sont souvent des petites phrases banales qui nous plongent dans des souvenirs douloureux…
Ce partage si intime est a mon sens utile à tous et à toutes…
Un témoignage bouleversant… Quelle force elles ont eu, cette maman, cette petite fille… Quel cauchemar pour le papa, tu as dû te sentir bien impuissant face à tout ça…
Voilà une belle occasion que tu nous donnes de relativiser nos petits tracas quotidiens, voilà une belle occasion que tu nous donnes d’apprécier la vie, la chance que nous avons d’être là.
merci pour ce témoignage, cette parole donnée au papa, ces papas que l’on n’entend pas souvent dans ces récits.
Comme beaucoup je suis sur le cul de lire pareille histoire. Vous avez eu beaucoup de chance, votre bonne étoile vous protège sacrément bien! Elle a mit sur votre route une sage-femme compétente, humaine (elle vous a expliqué ce qui c’est passé) et à donner à miniature n°2 la force de se battre et d’avaler une bonne dose de vie avec sa première “goulée” d’air. Elle a aussi veillée sur votre douce pour vous la préserver. Tout s’est bien terminé mais que vous avez du avoir peur pour “vos femmes”. Je souhaite que vous puissiez trouver en vous les ressources pour surmonter tout ça.
Il vous ai arrivé ce que j’ai toujours eu peur pour un accouchement : que le bébé reste coincé au niveau des épaules et qu’on ne puisse plus le sortir ni d’un côté ni de l’autre. Ma grande peur!
J’avoue que j’ai été soulagé lorsque la sage-femme m’a dit lors de ma première grossesse que j’aurai une césarienne, bébé 1 étant en siège.
Bon après avoir vécu la césarienne, je voulais accouché naturellement pour bébé 2. Mais jamais eu de contractions alors recésarienne pour mon grand désespoir. Mais je me dit maintenant qu’il vaut mieux 2 césariennes qu’un accouchement aussi douloureux et traumatisant !
Bon courage pour pouvoir dépasser cet événement et faire le 3ième si vous en avez envie !
Pfff j’en pleure tiens. Quelle horrible expérience, qui heureusement fini bien.
Moi qui ai aussi eu une césarienne pour mon Mini BN et qui voulait tenter la VB pour le deuxième, je ne sais plus trop là.
Si un jour vous décidez d’envisager un troisième je vous souhaite un accouchement qui se passe le plus naturellement possible pour “cicatricer ” de cette expérience traumatisante.
Mais si vous décidez d’en rester à deux ça se comprend parfaitement .
en tout bon courage pour la suite (avec ou sans troisième)
les larmes aux yeux, je comprends trop bien, même si ce n’était pas les mêmes raisons et même si nous on a su “avant” l’accouchement que l’on pouvait y rester soit l’une soit l’autre soit les deux, moi aussi après 2ans1/2 j’ai toujours les larmes quand je repense à ce jour-là..et pas de joie, de peur…. alors je comprends, en fait rien ne guérira ce traumatisme, mais les bonheur d’être tous là et continuer à avancer..et nous aussi le troisième…c’est non…trop peur de revivre çà, trop peur que cette fois çà se finisse mal…et d’ailleurs n°3 a été là (secrètement), mais il est dans mon coeur maintenant, çà c’est mal fini au cours du second trimestre…. alors….pas de “troisième officiel”…deux c’est déjà énorme quand on y pense….
mon p’tit bout a aujourd’hui 3 semaines, c’est donc avec une grande émotion que je découvre votre histoire si marquante et qui aurait pu être si terrible ! quel traumatisme ça doit être effectivement. même si mes 2 accouchements se sont bien passés, je comprends bien quelles émotions on doit ressentir, quelle peur ce doit être. Pour mes 2 loulous le travail a été long et pénible, oui par la douleur (avant la péri et un peu en fin de travail), la fatigue, mais surtout par la peur constante jusqu’à la délivrance que quelque chose tourne mal. écouter pdt des heures le coeur de son bébé (monitoring) en craignant pour sa vie à chaque accélération ou décélération c’est vraiment éprouvant.
Purée suis en larmes derrière mon ordi après t’avoir lu …
J’imagine complétement le traumatisme que cela doit être … Ca m’a fait revivre mon accouchement qui ne s’est pas passé non plus comme prévu …
Des gros bisous à Mme The Cat, à Miniature n°1 et Miniature n°2 et à toi bien évidement !
Oh que je vous comprends, meme si ce que j’ai vecu etait loin d’être aussi grave
Le premier accouchement s’était à peu près bien passé, mais kiné respi pour le bébé, plusieurs minutes a voir la pédiatre avec le bébé…
Pour le deuxième, j’avais de grosses appréhensions, peur que de perdre bébé et maman, incapable de m’imaginer gérer le numéro un tout seul… Je savais que ça pouvait vite partir en vrille… Au final, Accouchement très rapide et sans problème…
Mais je n’arrive pas a envisager une troisième grossesse, car mal vécu la deuxième …
Pfiouuu… comme beaucoup les larmes me sont montées ! Ralala, on ne cesse de nous montrer l’accouchement idéal, la suite de couche idéal avec sa petite famille idéale ! Malheureusement l’accouchement ce n’est pas que du bonheur ! Donner la vie, c’est aussi risquer beaucoup ! Ici, de manière moindre, les 2 accouchements ont été épiques, alors quand je lis des récits d’accouchement de rêve ça me laisse sans voix !
Tu étais déjà, à mon sens, sur la plus haute marche du podium des papa tip top, mais à présent… mon vocabulaire est trop pauvre pour exprimer mon respect et ma compassion.
Madame The Cat, je parsème votre route de pétales de roses de Damas, me prosterne confusément et respectueusement.
Ben voilà j’en ai les larmes aux yeux, et je suis bouleversée. Les mots me manquent mais j’ai quand même envie de dire que ces phrases du genre “c’est pour quand le bébé/le deuxième/le troisième” et toutes les autres les gens devraient se les garder hein, parce qu’ils ne savent pas, ils croient savoir mais ne savent pas (vos gueules quoi!!!!)
J’ai pleuré.. Pfiou. Pleins de pensées positives, c’est compréhensible qu’après ça, vous ayez du mal à visualiser un nouvel accouchement.
J’ai même pas pleuré!… enfin presque… enfin presque pas trop en fait!
Sinon comme l’a dit Lao Tseu : “dans la vie c’est parfois le coup de bol qui fait la difference” a moins que ce soit de Confucius… ou de Garcimore peut-etre!
Et puis comme on est dans les phrases des grands hommes, Alain Chamford à dit : “souris puisque c’est grave, seules les plaisanteries doivent, se faire dans le plus grand sérieux”
gloupss! comment ne pas rester marqué par une expérience comme celle ci! alors un troisième bébé! en tout cas quel beau métier que sage femme!
en effet ça n’est pas rien, j’en ai été toute bouleversée à la lecture
bah dis donc….ouh là là, faut que j’arrête de pleurer…en tous cas, même pour les choses graves et douloureuses tu as un vrai talent d’écrivain…
Ok je pleure! témoignage très touchant, trop d’émotions … qui remontent! car j’ai aussi vécu un accouchement pas idéal du début à la fin même si de mon côté pas de problème/
La seule qui ait eu un problème c’est MA bébé (eh oui c’est une fille) mais ça d’ailleurs on ne l’a su qu’au bout d’1h car compte tenu de l’urgence personne n’a regardé si c’était une fille ou un garçon (et nous ne voulions pas savoir avant le Jour J) et tant qu’elle n”était pas sauvée (viable selon leurs termes) personne ne nous disait rien.
Merci de ce témoignage qui relate si bien ce que je ressens toujours 14 mois plus tard!
L
Que d’émotion en lisant ce récit.
Nous avons vécu nous aussi il y aura bientôt un an, un accouchement “difficile” (fièvre pour bébé et maman, coeur qui ralentit, forceps, réanimation…) et nous en sommes toujours marqués bien que le visage souriant et heureux de notre petit bonhomme nous rassure chaque jour… J’en voulais beaucoup à l’hôpital de ne pas avoir pris le temps de discuter avec mon mari et plus qu’une seule fois avec moi…Mais bon il faut reconnaitre l’évidence: ils sont débordés, personnel très limité au niveau du nombre et du matériel…
Merci pour nous avoir fait partager cet épisode difficile mais nécessaire car c’est toujours dans lécoute des autres que l’on se sent moins seul.
Pfiouuu, dur. Merci en tous cas pour ton témoignage et si cela t’as fait du bien d’en parler c’est encore mieux…
J’en ai les larmes aux yeux ! Merci pour ce témoignage qui a dû être difficile à écrire !
Dur dur de te lire dans ce registre sérieux, personnel et déchirant.
Mais on vous découvre un peu plus, la famille the Cat; on ne soupçonne pas de telles cicatrices derrière tout cet humour.
Grosses bises.
J’essaie d’imaginer la terreur qui a dû être la tienne dans cette salle normalement dévouée au bonheur de LA rencontre… Puis la terreur rétrospective. Et je mesure la chance que j’ai eu de vivre 3 accouchements nickels.
C’est dur, c’est long de guérir de ce genre de traumatismes. Pour vous 2.
Merci d’avoir partagé ce moment avec nous.
Et, si Miniature 3 il doit y avoir, cela se fera au bon moment.
Et s’il n’y a pas de Miniature 3, les n°1 et n°2 sont déjà un bonheur et une chance immenses.
Des bises à vous 4
c’est une de mes craintes, que mon accouchement futur ne se passe pas bien…
j’espère que malgré ces sequelles, toute la famille se porte bien .
je découvre ce blog aujourd’hui et je suis ravie de lire les impressions d’un papa.
Bravo à votre fille qui a été déjà bien courageuse dès ses 1ères minutes de vie….
Vous avez eu la chance de tomber sur des professionnels très réactifs.
Bonjour,
C’est à la fois en tant que maman et sage-femme que je reçois votre message. A la fois comme un coup de poing et un formidable coup de vie. Quelle force pour votre dame, qui a tenu, qui a laissé cet enfant quitter son ventre ! Quelle force pour votre fille qui a lutté, qui voulait vous connaitre envers et contre tout ! Quelle force pour vous d’avoir été là pour leur insuffler cette volonté de vivre !
Et je peux me mettre à la place de cette sage-femme pour qui vous n’étiez pas un couple anonyme : j’imagine qu’elle ne vous oubliera jamais, elle non plus.
Je vous souhaite de continuer ainsi cette jolie vie à 4 que vous nous décrivez… et que le temps vous apporte l’apaisement.
Cordialement
Tu m’avais déjà parlé de la naissance de miniature n°2 mais je suis encore émue en te lisant… Traumatisant en effet, malgré le gros “Oufff!” de la fin.
ça a vraiment dû être dur pour vous; heureusement que la sage-femme a su réagir et que la petite était déjà courageuse!
Je ne vais pas vous répondre individuellement car je risquerais de me répéter. Je veux juste pour remercier pour vos messages. Je ne pensais pas que ce billet vous toucherait autant.
J’ajoute un merci tout particulier à Juliette, notre sage-femme, car je sais qu’elle a connaissance de ce texte et qu’elle l’a certainement lu.
A très vite pour un truc plus déconnant
Je n’avais pas compris pourquoi le récit blogesque de la venue au monde de ma Mimie et plus tard de son opération avaient donné larme à l’oeil de certains lecteurs… Aujourd’hui, après la lecture de cet article, c’est l’oeil très humide que je prends le clavier…Ce n’est qu’une fois parent que l’on est si sensibles sur ce sujet..
Personnellement je ne pose jamais la question car de notre côté l’accouchement fut parfait, l’attente de tomber enceinte fut assez longue et c’est toujours délicat de le dire !
Le pire c’est que pour le second, les gens posent encore la question !
Ce fut une véritable épreuve pour vous. Ta femme a du être incroyablement courageuse car malheureusement personne ne peut se préparer à de tels chocs. Quand on lit ses lignes on pense aussi au travail de l’équipe médicale et cela me révolte que des restrictions budgétaires ne valorisent pas ces personnes qui sauvent des vies dasn tous les sens du terme.
Plein de bises
bon, moi j’ai pas les larmes aux yeux mais sur les joues! Pour la naissance des jumeaux, Pierrafeu aussi a fait une détresse respiratoire et a été transféré à l’hôpital. je ne l’ai vu que 4 jours après… j’étais seule au bloc, impuissante. Grand mari s’est évanoui quand il l’a vu remonté intubé et sans explication! on est aussi très marqué ! (mais je n’ai pas souffert comme ta femme) (et on a eu un bébé après )
J’ai eu moi aussi un accouchement et des suites assez difficiles, même si avec le recul, ma vie et celle de mon fils n’étaient finalement (et heureusement) pas en danger…
Alors quand on me demande “pour quand le deuxième ?”, je bloque…
Je comprend que ta femme et toi ayez eu du mal à surmonter ça, et que ça ressorte encore parfois.
Bonjour Till,
Comme cet article résonne en moi… parce que non, une grossesse, un accouchement, tout n’est pas toujours idyllique.
Et parfois les gens, même s’ils ne pensent pas à mal, sont foutrement maladroits !
Ne serait-ce que les questions, bébé1 encore bien petit, “c’est pour quand le 2ème ?” et toi qui viens de faire une fausse-couche et qui serres des dents en disant “on verra bien… la nature…”
Remarque j’ai aussi eu droit à pas mal de réflexions plutôt déplacées quand on a annoncé notre petit troisième.
Et justement pour lui, tout n’a pas été si simple, parce qu’on lui a détecté une malformation rénale dès le 5ème mois de grossesse. Alors forcément, quand on est à peu près rassuré, une fois les fameux 3 premiers mois passés, ça fout une sacrée claque.
Sans compter les gens (toujours eux !) qui ne comprennent pas très bien.
Et puis cette grossesse qui est bien plus suivie par échographie, des merdouilles qui se greffent (le cordon ombilical mal placé qui risque de venir avant le bébé et qui peut engager son pronostic vital au moment de la naissance).
Heureusement dans tout ça, mon mari a été formidable, ma famille proche et quelques amis aussi. Et surtout j’ai un gynécologue merveilleux, très à l’écoute et qui a pris tout ça très au sérieux.
Finalement mon Toupeti est né sans souci (mais a dû être opéré à 2 mois 1/2… bonjour le stress aussi).
Excuse-moi, je me suis vraiment répandue là… Je devais moi aussi avoir besoin d’évacuer
Tout ça pour te dire que je comprends aisément la peur que vous avez dû avoir, et le traumatisme qui vous marque encore…
Prenez bien soin de vous tous,
et des bisous à partager !!
tu sais que même 4 ans après lu le premier recit c’est toujours extrêmement émouvant et terriblement dur
C’est extrêmement touchant
J’imagine à travers ce récit ce qu’à pu penser ou ressentir mon mari.
Pas de N°3 chez nous car hémorragie post accouchement, impossible à stabiliser : sang, plasma, hélico… sous les yeux de mon mari et au même moment notre fils qui montre des difficultés respiratoires….
2 ans après très douloureux à écrire et pas de N°3 sans que cette terrible chose ne remonte à la surface…
Donc forcément touchée en lisant cet article….
Merci pour ce beau texte, j’en suis très émue. Vraiment.
Merci de t’être livrer avec tant de délicatesse et de sincérité.
Tu sais, le troisième se fait sans trop réfléchir, parce que si on pense à tous les tracas de la naissance, les premiers mois (nous c’etait reflux carabinés), les maladies, la course le matin, et tout le reste, évidemment qu’on ne le ferait pas ce petit troisième.
Heureusement que parfois le coeur parle avant la raison, sinon je n’aurai pas connu ma merveilleuse petite fille, arrivée comme un cadeau après deux petits gars merveilleux eux aussi.
Finalement ce petit dernier, je l’avais dans la tête, et si je ne l’avais pas fait,
J’aurais toujours eu ce sentiment d’inachevé. Là j’ai bouclé qq chose, et même si c’est pas facile tous les jours, c’est le bonheur total (je suis en congé parental pour 6 mois, je sais ce que c’est le travail de père au foyer !).
Tous ça pour dire, que le troisième, s’il est dans un coin de ta tête, fais le sans trop réfléchir.
Peut être même qu’il te permettra de connaitre le bonheur d’une naissance sans problème, et de guerir de votre traumatisme. Ce sentiment d’être seuls au monde sur un petit nuage, alors même que passent dans la salle de naissance 3personnes à la minute, rien ne compte, si çe n’est le sourire de ta femme, et les yeux tous justes ouverts du bebe. Je suis sure que tu n’as pas envie de passer à coté de ça.
Je me permets de dire tout ça parce que pour le 3 eme, tout est plus simple, tout, quand on a déjà tout vécu et tout enduré !
Il s’agit de faire confiance à la vie, et au bebe ! Les mauvais moments appartiennent au passé, vous êtes plus forts qu’eux.
Confiance
il faut laisser le temps au temps. ici la naissance s’est bien passee dans le sens ou mon tout petit n’a pas ete en danger. mais ca a quand meme choque son pere quand on les a mis dehors de la salle de naissance parce que je me retrouvais avec une bonne hemorragie.
la naissance s’est bien passee, mais ca n’a pas empeche mon fils de se retrouver avec une tumeur renale a l’age de 6 semaines. opere en urgence, stabilise par miracle apres 2 semaines de soins intensifs. il a eu la chance de ne pas avoir besoin de chimio, d’avoir ete totalement gueri par la chrurgie, de retrouver une vie et une croissance normales.
ca n’a pas empeche le corps medical de diagnostiquer, a 6 mois, une cecite totale de l’oeil gauche. il a ete opere pour eviter les possibles complications ulterieures, mais il ne verra jamais de cet oeil. ca ne l’empeche pas de grandir, se developper, faire des sourires a tour de bras, des betises a tour de bras aussi.
et maintenant, je me dis que si nous n’avions pas vecu tout ca avec lui, le quotidien ne nous aurait pas semble aussi leger a gerer, notre couple n’aurait pas tant gagne en solidite. et je n’aurais peut etre jamais appris a quel point un petit etre aussi fragile, peut etre fort et volontaire. et a quel point on peut lui faire confiance.
on ne peut pas proteger nos enfants de tout. il peut toujours arriver une complication. et je peux mourir en me faisant renverser sur un passage pieton.
apres bien des temps a se demander si on ne pronerait pas le culte de l’enfant unique, je viens de faire retirer mon sterilet.
comme quoi, la vie…
courage a vous
“Après, je me suis senti très impuissant pour aider ma chérie à soigner sa douleur psychologique. Il ne fallait d’ailleurs pas compter sur la maternité pour nous filer un coup de main. Nous avons été renvoyés chez nous, comme pour un accouchement classique, très rapidement.
”
De la douleur psychologique !!!, pour avoir un enfant et une femme toujours vivants, et pas de sequelles !! Moi, ils sont tous morts ,et après les FIV ils sont tous morts, et on vous le dit en 2 mots et par telephone ! Ils n’aident pas ceux qui perdent enfant et espoir, pourquoi ils s’occuperaient de ceux qui ont réussi !!!
Ni Maman, ni à deux, avoir un enfant n’est pas dans mes désirs impératifs… Mais merci d’avoir partager un peu de vous ds ce post… Je suis très émue et je pense que vos miniatures ont de la chance d’avoir un Papa comme vous
[…] Vu par le papa, en l’occurrence un de mes bloggers favoris : Till The Cat. Toujours de lui, un récit plus court et drôle […]