Un jour, une journaliste m’a demandé (ouais j’me la pète un peu « je suis interviewé par des journalistes »), si mes filles vivaient bien le fait que je sois Père au Foyer et si elles ne ressentaient pas un certain complexe vis-à-vis de leurs camarades.
A cette question j’ai répondu qu’elles étaient encore trop petites pour se rendre compte que leur famille était en dehors des normes et que la question ne s’était pas encore posée. Cela dit, cette question n’est pas si bête que ça. Je pense que les filles réalisent quand même que leur sort n’est pas le même que celui des autres enfants. En fait, je pense que, pour elles, il y a deux normes : celle de notre mode de vie et celle des autres.
La dernière fois que le sujet a pu être effleuré de loin entre nous fût au cours d’un repas, quelques jours après la rentrée.
A table, Miniature N°2 demanda à sa mère pourquoi elle devait retourner au travail le lendemain. La réponse de Mme the Cat fût qu’elle devait travailler pour gagner de l’argent afin de payer toutes les choses qui composent notre quotidien (bon, elle a utilisé des mots plus simples hein. Elles sont intelligentes les miniatures mais quand même …)
Quelques jours plus tard, toujours à table, Miniature N°2 revient à l’attaque avec une question qui nous fit sourire.
Miniature n°2 : Alors Maman, est ce que tu as gagné aujourd’hui au travail ?
Mme the Cat : Oui ma chérie. J’ai gagné.
Miniature n°2 : Alors les autres ils ont perdu ?
Mme the Cat : Voilà … ils ont tous perdu !
Miniature n°2 : C’est bien Maman, t’es trop forte !
L’air de rien, la confusion générée par le sens du mot gagner n’est pas si éloignée de la vérité. Le travail c’est quand même une sorte de compét’ entre collègues non ?
De plus, après cette discussion, je ne peux m’empêcher de repenser qu’avec mon statut de PAF, je ne contribue pas à rapporter l’argent qui fait vivre la famille et que tout repose donc sur les épaules de Mme the Cat. Et même si les choses vont changer – grâce à ma reconversion en douceur et non grâce à une prise de conscience du gouvernement pour réfléchir à une forme de rémunération des parents au foyer … ne rêvons pas – je pense sincèrement que Miniature N°2 a raison : sa mère est une winneuse !
Alors pour en revenir à la question du début, je pense que mes miniatures prendront surement conscience de notre mode de vie « différent » plus tard, avec le recul. Cela dit, j’espère sincèrement que les choses évolueront dans le bon sens et que notre mode de vie deviendra aussi banal que le schéma classique de « C’est Papa qui ramène les sioux et c’est Maman qui nettoie le tipi »
Hugh !


En attendant, ce qui est formidable avec votre organisation “hors normes”, c’est que, pour vos filles, être une winneuse, c’est normal… ça en fera déjà deux qui s’assumeront en wonderwomen !!
Et l’argent qui ne sert pas à payer une nounou, il est pas gagné celui-là ?
+ 1
+ 1 (oui je me foule pas je vais pas répéter la même chose kememeuh)

Bises
Ugh
Sur la mère femme de paf winneuse, témoignage de chez les Zonzon
Je travaille parfois de chez moi (avec, donc, mon ordinateur portable)
R., à 6-7 ans, était persuadé que je passais mes journées à “jouer” sur ordinateur et, pareil, qu’à la fin, jackpot, je gagnais des pièces.
Et le gamin d’inspecter mon ordinateur et de conclure que les sous sortaient par le lecteur de DVD.
Bonne année 2010-2011 à toi
Mamazon
On a le même style de vie que vous, a la maison.
Et je pense que ma fille de 5 ans a bien compris que ce n’était pas pareil que chez les autres. Papa toujours la, maman au travail. On a d’ailleurs eu le droit a des jolies expressions de sa part…
LnRo
Hello !
Ici, c’est papa au foyer depuis 14 ans, avec un petit intermède de 2 ans terminé l’an dernier au grands bonheur des enfants qui chantaient “Papa est à nous ” en tournant autour de lui lorsqu’il est allé les chercher a l’école après sa dernière journée de travail ! Bouh qu’elle est longue cette phrase !
Nous avons 4 enfants souriants, curieux de tout et bien dans leur peau car leur papa est disponible, à l’écoute de leurs besoins et leurs envies.
Si il y a 14 ans, il a fallu faire face à pas mal de préjugés (mes enfants les 1ers rajoutaient fièrement “et des papa” après que la maîtresse ait annoncé l’heure des mamans), je trouve que la société à bien évolué et qu’il est moins systématique que le papa entende “et à part ça, vous faites quoi dans la vie ?”, comme si élever ses enfants n’était pas la chose la plus importante à laquelle se consacrer !